Parfois, entre deux écrits professionnels, et quatre nouvelles fantastiques, j’ai des moments de lucidité intense. Le genre d’Epiphanie aux dimensions si bibliques qu’aujourd’hui, on va carrément parler de Révélation : « Générations X, Y, Z ». Ouais, et alors ? Et alors ?! Récitez votre Alphabet, je vous prie…
… Oui, jusqu’au bout…
… Vous suivez ?
Eh oui : après « Z », il n’y a rien. Cette appellation à la mode nous dit donc que l’Humanité n’a pas d’avenir.
Encore de la faute du stagiaire ?
Qui a eu cette idée, proprement stupide, de qualifier les trois générations actuelles de « X, Y, Z » ? Qui a décrété – très arbitrairement – que sur 26 lettres de notre alphabet, on n’en retiendrait que les trois dernières. Pas celles du milieu, du tiers, ou que sais-je… Non ! Les trois putains dernières.
Alors, j’ai fait comme tout bon enquêteur ferait :
Et c’est pas fameux. Non, ça fourmille d’articles sociologiques, explicatifs, politiques, management, communication – Ouh ! Stop !
Je veux juste savoir pourquoi « X Y Z » ! Je me fous de vos Baby-boomers qui ne sont que le produit d’une frénésie de quéquettes survivantes de la guerre ! Pourquoi « X Y Z » et pas « O K L M » ? (ah ah ah) Alors, oui, ça, pour des tranches de dates de naissance, des portraits manichéens… Là, on a de la phrase et paraphrase, mais pour nous justifier le titre, ya plus personne.
Je repose donc ma question à Google :
Déjà, j’ai pas de Google Suggest, ensuite, on me répond « Pokémon », « Charmed », mokay, je sens que Google se désengage, les sociologues avec. On retente :
Et Google me donne les mêmes réponses qu’au début. Il botte en touche le salaud. Je ne sais toujours pas qui, quand, quoi, pourquoi ; pourquoi diable on a décidé de prendre la fin d’un abécédaire pour désigner arbitrairement les derniers humains de cette Terre ?
Notons qu’on a souvent cette explication à propos de la « Génération Y » :
«[…] pour d’autres ce nom vient de la génération précédente, nommée génération X , pour d’autres encore il vient de la phonétique anglaise de l’expression y (prononcer waɪ), signifiant « pourquoi ». »
(Source : http://www.eric-page.info/Sociologie.html)
Mais, vous conviendrez que ça n’explique pas le « X » qui existait avant.
« En vérité, je vous le dit, la fin du monde approche ! »
2012 est sacrément en retard, ce con !
J’aurais presque envie de vous faire un paragraphe entier de surréalisme pour vous expliquer qu’en réalité, nous sommes faces à un complot visant à nous masquer la vérité : l’Humanité touche à sa fin, et c’est pour cela que ces titres ont été retenus. On ne le dit simplement pas à la ménagère, des fois qu’elle s’en défriserait la permanente…
Mais en fait, cette satire n’est peut-être pas loin de la réalité. Si l’on regarde attentivement les choses, on note que depuis la fin de la Seconde Guerre, on se cherche des frayeurs un peu partout. C’est probablement une vision altérée par l’accès à Internet mais, fondamentalement, on a prophétisé combien de fois la fin du monde depuis 1945 ?
Nucléaire, Bactériologique, Ecologique, Catastrophes naturelles, Accidents nucléaires (encore), Nouvelle Guerre mondiale, Terrorisme, Cyber-Terrorisme, Hégémonie des robots, Transhumanisme…
Le choix est vaste. La culture populaire nous en donne encore plus. Piochez plus particulièrement dans la littérature, le cinéma, et les romans graphiques (Comics, etc.), et vous aurez une belle hypothèse globale :
On ne sait pas quand, ou comment, mais c’est imminent, et on est dans la merde !
Je vous accorde le fait qu’on n’invente rien finalement ! Il y a un bail déjà, un certain « Jean » faisait frissonner de plaisir morbide toute la Chrétienté avec ses histoires de cavaliers apocalyptiques. La fin du monde, c’est comme l’inversion de la courbe du chômage : tout le monde en parle, mais ça reste du domaine de la prophétie d’illuminés.
Mais on ne peut renier une chose : Athées, croyants, peu importe : nous baignons dans une culture de fin de l’Humanité qui devient de plus en plus oppressante.
Alors, je pose la question : n’est-ce pas pour cela que nos « sociologues » ont décrété que ces générations commenceraient par la fin ?
Armageddon numérique, à grands coups de Snapchat dans ta gueule ?
Ou de #NuitDebout, peut-être. Si l’on regarde ce qui se passe, au moins dans notre pays, on remarque qu’après avoir écrit des pages et des pages sur les possibles krachs boursiers, montées des eaux, chocs politiques ; un vrai frisson est en train de secouer la Presse, et plus véritablement : la Nation. Oui, j’y crois. Et je vous emmerde.
Ce qu’on voit aujourd’hui, c’est que la fameuse génération « Y », celle du « pourquoi », celle du « J’veux pas », celle qui fait tâche – disons-le franchement ! Eh bien, cette génération est en train de dire « Merde »…. Toute seule… ? Non. Si l’on part du principe que la génération « Z », la fameuse petite dernière encore plus ingrate que la précédente, commence à partir de 1996, alors, c’est celle qui aujourd’hui, est dans la rue sous le nom « d’étudiants ».
[ Note : Le mouvement #NuitDebout ne comporte pas seulement des chômeurs, ou des lycéens comme on peut le lire/entendre parfois ; il y a aussi beaucoup de Y, d’environs 30 ans, salariés, ou entrepreneurs, parents, célibataires ; bref, des gens à l’opposé des clichés que l’on peut voir partout.]
En d’autres termes, sous les yeux ébahis des Baby-Boomers/Génération X (Nos Elites et Gouvernement), les deux tâcherons libertaires, humanitaires, et utopistes, chient joyeusement dans la colle, ou – si je veux être vraiment précise – sur les places emblématiques de notre vieille République.
Et que réclament-ils ? La fin d’un monde reposant exclusivement sur le capital et l’enrichissement d’un petit pourcentage au détriment d’une population bien plus vaste et épuisée ? Une nouvelle approche de la place de l’être Humain, débarrassée de questions Religieuses institutionnalisées, dans cet univers et cette nature qui commencent à envoyer chier son plus grand parasite ?
Cette fin d’alphabet, ces deux dernières générations, arbitrairement callées en bout de course, reléguées à des rangs d’emmerdeurs et d’empêcheurs de défiscaliser en rond ; ces Y et Z, sont peut-être en train de précipiter la fin de notre système d’écriture(s ?)*, pour tenter d’en trouver un autre.
Et plutôt que de s’inquiéter pour la reprise de Touche Pas à Mon Poste, de la candidature possible de François Hollande, ou de la composition de l’Equipe de France ; plutôt que de fanfaronner sur l’essoufflement d’un mouvement qui prend des allures d’écume des jours ; plutôt que de croire les « on dit » rapportés dans Paris Match…
… Eh bien peut-être qu’il serait temps de prendre au sérieux ces dernières lettres. Car nos petites boudées de la langue française semblent avoir décidé de jouer les Alphas de ce nouveau siècle.
Et je gage que si l’on ne sait pas encore ce qu’il y a après « Z », l’on peut être certain que ça sera grandiose, grande gueule, et éblouissant !
*Ce jeu de mots s’adresse aux plus attentifs d’entre vous.
26 avril 2016 at 8:45
Yolo ! Je plussoie de tous mes pouces.
26 avril 2016 at 9:35
Ouais. Je suis de la X, et j’ai jamais compris pourquoi on nous avait affublé de cette initiale. X pour pornographique ? X pour inconnue ? Le X marque-t-il l’emplacement d’un trésor ? Ou alors c’est le symbole des deux fémurs du Skull & Crossbones, de la piraterie informatique initiée à l’aube de la génération X par WarGames ?
Bon, pour Y, y’a l’explication fumeuse des écouteurs. Bof. Why est plus intéressant. Se poser des question, nous poser des questions, c’est toujours plus intéressant. Surtout quand on galère à trouver les réponses. Ça veut dire que ce sont des questions importantes.
Alors pour Z… Depuis un certain film avec Brad Pitt, l’initiale Z suivant un substantif ça me fait toujours penser à Zombie, nouvel avatar du best-seller du susnommé Jean, auteur de la première oeuvre fantastique de notre Ere après celui qui a pondu la Genèse. Z donc pour fin d’un monde.
Vivement qu’on « reboote » sur la génération A… Alien ?
Ou bien on va arrêter de surnommer les générations, de catégoriser, ranger, classer, enfermer…
Et ça ne serait pas plus mal.
Au fond, je suis né X mais je me sens Y, et j’ai parfois des tendances Z, depuis mon adolescence… en rêvant à un monde A, un Autre Monde, depuis les années 80…
Une idée me vient, comme ça… ce serait pas la vraie raison de Google devenant Alphabet ?
26 avril 2016 at 12:43
Ton idée pour la Z est vraiment pas mal… Et pour Google, même si ce n’est pas la raison (je pense), il y a quelque chose à creuser, quand même qui peut être super sympa !
26 avril 2016 at 10:37
J’aurais pu me contenter d’un simple « merci tu retranscris tout ce que je pense mais que je n’arrive pas à écrire » mais non. Car ta plume, ressemble à celle dont j’usais encore il y a peu. J’aime ce style hyper réaliste, incisif, cynique, direct et précis, cette façon de gueuler, entre baffe et caresse, les sujets choisis.
De mon côté, j’aurais aimé approfondir ce type de ligne éditoriale. Pourtant, quand je te lis,je me rends compte que je n’en aurais pas été capable, que ce n’est pas fait pour moi. Je préfère te lire, et me dire à chaque ligne, paragraphe « oui », « c’est exactement ça », « voilà », « complètement d’accord », « c’est génial », plutôt que d’écrire et de penser à chaque phrase « oui mais non », « je suis illégitime », « je peux pas dire ça comme ça », et finalement, me censurer.
26 avril 2016 at 12:47
J’ai mis le temps à chercher ce que je voulais/pouvais te répondre… Et je cherche encore. Je suis partagée entre le « merci » et le « Mais arrête de dire n’importe quoi, ‘videmment que tu peux écrire putain d’Adèle ».
Sans déconner, je tartine pas le Web pour castrer les autres auteurs. Vas-y fonce, t’auras toujours un coup d’encre pile là où je ne suis pas allée.
Bref, c’est définitif : je ne vois toujours pas quoi te répondre tant ton commentaire m’a fait culpabiliser, étrangement oO
26 avril 2016 at 5:14
Ah mais non, je ne voulais pas te faire culpabiliser, rah maintenant c’est moi qui vais culpabiliser…
Tu n’es pas responsable de mon cheminement vis-à-vis de l’écriture, et si tu l’es c’est de manière positive ; une inspiration et un « réconfort ». Ce n’est pas toi qui me castre, c’est moi-même, enfin c’était. J’ai remédié à ce problème en choisissant d’écrire autour d’un seul thème.
26 avril 2016 at 6:07
Arrête, je vais culpabiliser de t’avoir… Non ? Ouais, « non » faut qu’on arrête :p
Faut pas se castrer, même si on ne publie pas hein… !
27 avril 2016 at 11:01
Je la sentais venir la spirale infernale héhé. Stop la culpabilité et la fausse modestie. Perso, ne pas réussir à publier mes réflexions personnelles ne m’empêche pas/plus d’en avoir, d’en être fière et d’apprécier celles des autres, surtout quand elles se rapprochent furieusement des miennes 😉